Archives de Mai, 2009

Le chantier de La Romaine, annoncé cette semaine par Jean Charest, est un des plus gros, des plus gigantesques au monde.

Un projet gigantesque, propre et environnemental.

Un projet gigantesque, propre et environnemental.

Comme la Baie James de Bourassa l’avait été. Oui, je suis fier. Notre génération aura, elle aussi, sa Baie James. En fait, nous aurons mieux, nous aurons ce qui est appelé le Plan Nord.

On ne le répétera jamais assez: notre territoire est immense. La portion inhabitée, loin au nord, fait 2 fois la France !  Une large partie de ce territoire (presque la moitié, est maintenant une aire protégée, mais l’autre partie (gros comme la France) possède des richesses incroyables. 

Il ne manquait qu’une vision : elle est maintenant annoncée – c’est le PLAN NORD.  Jean Charest en a fait son bébé.

Un des projets du Plan Nord, c’est ce chantier de la Romaine. Une grande source de fierté, et surtout une grande source de richesse pour tout le monde: de l’énergie à exporter, de l’énergie propre, en passant. Plus on exportera de l’énergie propre, moins se vendront les énergies polluantes des centrales américaines au charbon ou nucléaires ontariennes. Bravo.

Déception: où sont les médias ? Quelle page couverture ? C’est, de loin, le plus gros chantier au Canada, mais surtout un des plus gros de la planète. Mais voilà, nos médias nous voient petits. Tout petits. minuscules. À l’exception notoire de La Presse, qui en a fait sa Une, et qui d’ailleurs se surprend elle aussi du traitement ridicule des autres médias, aucun journaliste n’aime ce genre de nouvelle. 

Voici pourquoi ?

1- C’est une bonne nouvelle (donc, mauvaise pour les médias)

2- C’est un gros projet (les médias aiment ce qui se passe près du dépanneur du coin)

3- De grands spécialistes félicitent le projet (mais les médias n’aiment pas les spécialistes, ils préfèrent surtout les gens de la rue, près du dépanneur)

4- Roy Dupuis dénonce et veut continuer à aller pêcher et camper dans le nord, dans TOUT le nord (les médias aiment la grogne, ça fait dépanneur)

Le traitement des médias est peut-être désolant, mais le projet reste magnifique.

Nous sommes des géants, quoiqu’en pense certains journalistes.

Bravo !

Aïe aïe aïe.

La politique n’arrive pas toujours à la hauteur des attentes qu’on y place. À ce titre, François Bonnardel mérite une minute de notre attention ici.

Il y a quelques jours, lorsque le péquiste François Legault a dénoncé la gestion d’un fonds économique FIER – pour lequel il est d’ailleurs poursuivi pour diffamation, il a fait parler de lui. 

Évidemment, comme d’autres, François Bonnardel a sauté sur l’occasion dès le lendemain pour annoncer lui aussi, des « révélations » sur le même sujet. Champion toute catégorie des attaques improvisées, il a même inspiré le journaliste Antoine Robitaille qui, sur son blogue, lui consacre un volet entier : « les bonnardelleries ».

Avant d’aller plus loin, rappelons que les FIER (créés il y a 3 ou 4 ans) sont des fonds régionaux. Ce sont des citoyens qui investissent leur argent dans des projets économiques, moyennant un soutien de l’État, et doivent s’autofinancer rapidement et rembourser l’État. Ça crée de l’emploi et ça stimule des investissements.

Or, l’adéquiste Bonnardel a décidé de jouer la même carte que le péquiste Legault et de démontrer que certains de ces hommes et femmes d’affaires ont (ou ont déjà eu) des allégeances libérales, et que le gouvernement est libéral aussi. Au Québec, on ne pardonne pas à quelqu’un d’être libéral.

Sauf en Gaspésie, mais c’est trop de détails pour ce texte.

Le problème, c’est qu’en accusant tout le monde à gauche et à droite, il a eu son 15 secondes à la télé, mais il a attaqué tellement de gens qu’il a même fini par attaquer des proches de …l’ADQ ! Oups.

Ces gens ont réagi, on peut comprendre. Même sévèrement (pas d’être associés au Parti libéral, mais de se faire attaquer politiquement par un politicien pour besoin politique de visibilité médiatique)

Suggestion:

M. Bonnardel devrait, pour diminuer les risques de se faire poursuivre lui aussi pour diffamation, attendre encore quelques mois:  Mario Dumont va animer un show d’actualité à TQS et même l’épouse de M. Dumont en animera un autre à TVA. Même si dans les 2 cas, autant TQS que TVA se sont réjouis de la « grande neutralité » de leur 2 nouvelles recrues, je suis certain que le député adéquiste Bonnardel saura bénéficier de quelques invitations à participer à ces émissions (les libéraux, eux, ne risquent pas d’y être trop souvent invités). Ça évitera ainsi à M. Bonnardel de salir n’importe qui pour obtenir son 15 secondes de gloire.

Conspiration 101 :

Sur le même sujet, M. Bonnardel a expliqué ce mardi, comme preuve ultime des complots qu’il dénonce, qu’une transaction entre un FIER de Montréal et une entreprise de Montréal affichait, pour toutes deux, la même adresse: le 1250 René-Lévesque. Ce qu’il a oublié de préciser, c’est que le 1250 René-Lévesque (deuxième plus gros gratte-ciel de Montréal avec 47 étages) abrite entre 150 et 200 entreprises diverses, dont plusieurs bureaux d’avocats. Ça peut surprendre, mais il est probable que des gens d’affaires fassent …des affaires entre eux. Encore plus drôle, puisque M. Bonnardel ne semble pas le savoir, il est commun, normal et habituel que des transactions financières portent l’adresse des bureaux d’avocats qui, au nom des entreprises, ont rempli la paperasse. Beaucoup de transactions à Montréal portent le 1250 René-Lévesque comme adresse. Il ne s’agit pas de conspirations.

Pourquoi s’intéresser à la vérité, si on n’a qu’à l’inventer ?

Misère…

La perception étant reine du monde politique, celle-ci ne pardonne jamais. Laissée à elle-même, elle fait des ravages, détruit des réputations et, se nourrissant de la confiance des gens, ne laisse que cynisme derrière elle. Dans une démocratie, elle tue le goût de voter. C’est irresponsable de ne pas la dompter. 

Pas besoin de revoir en détail les raisons qui justifie au plus vite l’instauration d’un code et d’un commissaire à l’éthique. Pourtant, ce sont les libéraux qui insistaient le plus, en 2003, sur la création de telles règles. Pourquoi ont-ils tant tardé ? Combien de texte comme ceux qui suivent va-t-il falloir lire et relire avant que ce code ne soit adopté:

Seulement au cours des derniers jours, on lisait: Éthique: le monde à l’envers de Michel C. Auger (SRC), Éthique en politique du Montréalais d’origine, L’éthique reporté à l’automne d’Antoine Robitaille (Le Devoir), Limbo éthique du PLQ de Michel Corbeil (Le Soleil), et j’en passe.

Je sais bien que contrairement à certaines enflures (même dans les textes cités ci-haut), nous ne vivons pas au sein d’un système politique corrompu, loin de là. En pleine crise de confiance, même le bouillant député péquiste Stéphane Bédard a admis il y a quelques jours qu’au fond, « en général, au niveau de la probité, notre démocratie est saine« , alors qu’il crachait du feu devant les caméras. N’empêche que rien, rien, rien n’explique ce retard.

Si le fédéral peut le faire

C’est la bombe politique de l’année, sinon de la décennie.

Pauline Marois et l’ADQ ont cherché à renverser le gouvernement du Québec AVANT les dernières élections. Prendre le pouvoir sans le consentement des Québécois. Le premier coup d’État de l’histoire de notre démocratie. Heureusement et étrangement, cette opération a été évité à cause des élections hâtives de décembre dernier !!

Le pire, c’est le (vrai) tissus de mensonges que ces 2 partis ont entretenus à ce sujet:

1- Tous les jours, jusqu’à maintenant, le PQ et l’ADQ ont accusé le gouvernement Charest d’avoir provoqué des élections inutiles. Inutiles parce que le contexte économique ne justifiait pas de telles élections. MENSONGE 1: c’est exactement l’argument inverse qu’ils comptaient utiliser pour expliquer ce coup d’État. Ils allaient proposer un gouvernement de « crise économique ».

2- Tous les jours, jusqu’à maintenant, le PQ et l’ADQ ont accusé le gouvernement Charest d’avoir provoqué des élections inutiles. Inutiles parce que, selon le PQ et L’ADQ, ces deux partis d’opposition cohabitaient parfaitement bien avec le gouvernement. Mensonge 2: parler publiquement de « parfaite cohabitation » pendant qu’on prépare en secret un coup d’État, c’est pire que de l’hypocrisie, c’est du machiavelisme à l’état pur.

3- Tous les jours, jusqu’à maintenant, le PQ et l’ADQ ont accusé le gouvernement Charest d’avoir provoqué des élections inutiles. Inutiles parce que les Québécois ne voulaient pas d’élections. Mensonge 3: si personne ne veut d’élection, pourquoi forcer un changement de gouvernement ? Nuance sur ce point, car en prenant le pouvoir de force, Pauline Marois et l’ADQ allaient se passer du vote des citoyens, donc pas d’élections. Plus besoin.

4- Au sujet du coup d’État, Pauline Marois comptait devenir première ministre. Elle a tout nié. Mais elle s’est fait dénoncer par ses propres lieutenants. Mensonge 4: « Hier, Mme Marois a soutenu que ces discussions avec l’ADQ «n’étaient jamais venues à (ses) oreilles», une affirmation contredite par les confidences de ses collaborateurs la veille.« 

5- Alors qu’il y a trois ans, Pauline Marois avouait que la souveraineté entraînerait environ 5 ans de perturbations économiques au Québec, le PQ annonce maintenant que la souveraineté est, au contraire, la solution économique pour le Québec, qui fait face à une crise mondiale. Mensonge 5: L’entente PQ-ADQ afin de prendre de force le pouvoir prévoyait, plutôt, mettre de côté la souveraineté pendant 2 ans, AFIN de passer à travers la crise économique. Oups. Ici, on comprend ce que d’autres avaient compris !

C’est Hannah Arendt qui disait: « La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques.«