Archives de la catégorie ‘Politique politique’

Aïe. Quand on crache en l’air…

Est pris qui croyait prendre...

Que nous apprend Le Soleil aujourd’hui ? « Alors que le Parti québécois réclame la tête du député libéral de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, qui a admis avoir enfreint la loi sur le lobbyisme, le Directeur général des élections (DGE) enquête sur Paul Crête, le candidat péquiste contre Jean D’Amour au scrutin complémentaire de juin. »

Ça vous rappelle quelque chose ?

Une campagne où, c’est le moins qu’on puisse dire, tout a été tenté par le Parti québécois pour battre Jean D’Amour. Dont beaucoup d’irrégularités.

Le PQ dans de beaux draps, dans Le Soleil, juin 2009

Paul Crête devra refaire ses comptes, Journal de Québec, juin 2009

Le DGE dit non au PQ, InfoDimanche, juin 2009

Une décision du DGE met le PQ dans l’embarras, dans La Presse, juin 2009

Une conférence péquiste sous haute surveillance, dans La Presse, juin 2009

Une conférence dérangeante, dans Le Journal de Québec, juin 2009

Réunion péquiste dans Rivière-du-Loup: le DGE émet ses directives, dans Le Soleil, juin 2009

«Les péquistes se foutent des règles», dit Jean Charest, dans La Presse, juin 2009

D’autres blogueurs, avec des textes comme  « dernier cadeau de Paul Crête », « Fraudeuse et effrontée » ou « Paul Crête enfreindra-t-il la loi électorale ? » ont aussi fait référence à ces pratiques douteuses.

Je dis, quand on crache en l’air…

500 $

Voici l’amende. La plus petite que le Commissaire au lobbyisme puisse imposer. Le dossier est maintenant clos.

Le salissage est un prix à payer en politique

Depuis presque une année, tout a été dit sur Jean D’Amour à cause de cette « enquête » du Commissaire au lobbyisme. Problème: Jean D’Amour, après avoir quitté la mairie, aurait parlé au maire de Rivière-du-Loup au nom de son employeur BPR. Le Commissaire vient de trancher: une seule fois, en février 2009, Jean D’Amour a tout bonnement parlé au maire de la ville pour un dossier, alors qu’il n’aurait pas dû lui parler directement, vu ses anciennes fonctions de maire. Ce dossier n’a même pas abouti.

Pendant une année, on a spéculé le pire, on a joué sur les mots pour le rendre presque criminel. Hier encore, la député péquiste Agnès Maltais associait les mots « Norbourg » et « D’Amour » dans le titre d’un texte très dur, sur son site web (disparu du site aujourd’hui, mais la mention existe encore sur son tweet). Même aujourd’hui, Tommy Chouinard, plutôt que d’admettre que Jean D’Amour est pratiquement blanchi, préfère titrer à la Une, coiffé d’une photo-grimace de Jean D’Amour, Jean D’Amour reconnaît sa culpabilité. Incroyable.

Petite politique. Petite petite politique très sale.

On l’a traîné dans la boue, on a mis tout le monde sur son dos. On a obligé (inutilement) le Directeur générale des élections (DGE) à enquêter sur lui, tout comme l’escouade policière Marteau. En décembre dernier, dans la plus complète indifférence, il a été blanchi par le DGE, et blanchi par l’Opération Marteau du même coup.

Que reste-t-il aujourd’hui ?

Un homme (et une famille) blessé, mais coupable d’avoir osé affronter le Parti québécois. Et les médias.

Le cas de monsieur D’Amour me fascine depuis le début. Depuis l’annonce de sa candidature dans le comté de Rivière-du-Loup, tout a été dit sur lui, au point où même la très souverainiste et ex-députée bloquiste (1994 à 2003) Suzanne Tremblay disait, le 29 avril dernier, à la radio locale CFYX-FM :

« Le PQ fait tout ce qu’il peut maintenant pour salir la réputation de l’autre, parce qu’il pense que c’est sa seule façon de gagner dans Rivière-du-Loup. Même si ça émane du PQ, je peux pas supporter cette approche politique-là, et je suis très surprise que Monsieur Crête ne compte pas sur lui, mais compte plutôt sur le salissage de son adversaire pour gagner dans le comté de Rivière-du-Loup. Et j’espère que la population de Rivière-du-Loup ne sera pas dupe là-dessus ».

Depuis un mois, à l’Assemblée nationale, je ne sais pas si on doit parler de scandale, ou de pur salissage.

À l’ordre du jour, trois dossiers problématiques selon le PQ et l’ADQ: la construction, les garderies, les FIERs. Un point commun à chacun de ces dossiers: les dons aux partis politiques.

Toute personne qui donne, qui contribue à la vie démocratique, risque désormais de se faire targuer de tous les maux possibles. Dès que l’on donne au Québec, il est possible de trouver, créer ou inventer des liens de cause à effet. À la lumière des infos du Directeur des élections, il y a 70000 citoyens qui font des dons politiques au Québec.

Pour certains médias, ce ne sont pas 70000 participants au financement populaire, mais plutôt 70000 potentiels « complices » des Partis.

Ces derniers jours, les Partis d’opposition à Québec (PQ et ADQ) font des liens entre ceux qui, dans ces 70000 Québécois, ont contribué à ce type de financement et qui, quelques années plus tôt ou quelques années plus tard, ont pu bénéficier d’un quelconque dollars du gouvernement. Peu importe qu’ils aient contribué à un ou plusieurs Partis.

Le problème du PLQ, c’est que ce Parti est, par ses priorités économiques, plus près du monde des affaires que du monde culturel, comme le PQ par exemple.

Forcément, le monde des affaires est généralement plus apte à financer des organisations, que des artistes, des syndicalistes ou des profs, disons.

Dans le cas de la construction, il y a des enquêtes policières, des escouades, de nouvelles lois, de nouveaux vérificateurs, des lignes téléphoniques de dénonciation. Dire que s’il n’y a pas de commission publique, c’est que l’on veut cacher quelque chose, c’est facile. Rien n’a été reproché aux libéraux de Jean Charest, outre le fait qu’ils préfèrent la police aux commissions publiques.

Dans le cas des garderies, le PQ a fait le tour de toutes les garderies privées du Québec (celles que l’ancien  gouvernement péquiste avait lourdement tabassé avec la nationalisation du réseau des garderies), et ils ont cherché les donateurs parmi les 70 000. Il y en avait. Dans les Laurentides, c’est là qu’il y en avait le plus. Des permis ont été accordés dans cette région, pour ouvrir ces garderies, souvent à la demande des députés péquistes (sur les 14 comtés de la rive-nord de Montréal, un seul comté est libéral). Mais puisque certains administrateurs ont contribué à la caisse du PLQ, les Partis d’opposition dénoncent et parlent de favoritisme. Et oublient de mentionner que seuls les fonctionnaires attribuent les permis d’ouvrir de nouvelles garderies.

Et les fiers ? Les Fonds d’investissements économiques régionaux ont le même problème. Les gens d’affaires (plus souvent libéraux que péquistes) ont investit dans ces fonds. Résultats, on dit que ces fonds sont plus « rouges » que « bleus ». Y a-t-il scandale ? Non. Le Vérificateur général, après ses vérifications d’usage, s’est montré satisfait globalement des fonds et de leur gestion. Il a proposé certains ajustements, et c’est normal. Mais en politique, tout est grossi mille fois. Alors les vérifications du Vérificateur sont désormais des « enquêtes », et ses ajustements, des « graves lacunes et des dénonciations ». Hum.

Conclusion: ne donnez plus !

Quand même ironique que le Parti québécois dénonce la remise à neuf de la centrale nucléaire Gentilly, la SEULE centrale électrique que le PQ ait jamais fait construire au Québec.

Et quelle façon de dénoncer…  Lire à ce sujet le blog « Écran Radar« . Drôle.

Rappelons que PQ de Lévesque, en 1971, avait vivement dénoncé la construction de la Baie James par Bourassa, et préférait le nucléaire.  Pour mémoire, 22 centrales nucléaires auraient été nécessaires pour atteindre la puissance du complexe hydroélectrique de la Baie-James. Vingt-deux !!!

Lire, à ce sujet, un rappel historique déjà écrit ici.

Le PQ a même stoppé la dernière étape de construction de la Baie-James: le projet Grande-Baleine en 1994.

Aujourd’hui, le PQ dénonce les rénovations de sa seule centrale jamais construite: la nucléaire Gentilly. Ne sait-il pas qu’on doit vivre avec, désormais ? C’est le lot du nucléaire: sa démolition coûterait plus cher encore, et pire, le site resterait irradié pour les 35 prochaines années, anyway.

Le Québec est condamné à devoir gérer les conséquences des déboires énergétiques péquiste, et ceux-ci dénoncent le fait que cette centrale soit sécurisée et rénovée. À cet effet, écoutez l’excellent reportage de Découverte sur cette joyeuse centrale Gentilly que le PQ a légué au Québec.

Misère.

Aïe aïe…

Si ça continue, le gouvernement Charest risque de régler ce qui va mal dans le domaine de la construction et des appels d’offres ! Mais il faut les arrêter avant qu’ils ne réparent tout ! Pourquoi tenir une commission d’enquête publique pour tout ramasser si tout le ménage a déjà été fait ?

C’est tellement féminin comme approche. Ça paraît qu’il y a pratiquement autant de femmes que d’hommes au conseil des ministres. Vous ne reconnaissez pas la démarche ? Avant de faire venir la femme (ou l’homme) de ménage, le réflexe très féminin est de faire du ménage avant ! Comme nettoyer la vaisselle avant de la placer au lave-vaisselle.

Tous les contrats seront scrutés au peigne fin, une armée de nouveaux vérificateurs internes sera assignée,

Le financement des partis politiques sera encadré encore plus solidement,

Des mesures plus sévères contre les dons occultes,

l’opération Marteau est une des plus importantes du genre,

ajout de nouveaux enquêteurs à l’escouade Marteau,

une autre escouade spécifiquement attitrée aux contrats donnés par les municipalités.

Wooh. Un paquet de ministères qui mettent le paquet. Non, arrêtez.

On n’aura plus le temps de faire cette longue, très longue commission publique d’enquête. On a des années devant nous si on refilait tout ça à une armée de relationnistes pour gérer une commission publique ?

Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’on peut reporter des années en avant…

C’est sur toutes les lèvres: « nous voulons une (commission d’) enquête (publique) ! »

Mais pas sur les miennes.

Pour être franc, je n’y crois pas. Pas du tout, même. Les mots entre parenthèses expliquent mes motifs.

1- Une commission d’enquête publique, ce n’est pas une enquête. Une enquête, une vraie, c’est la police qui la gère. Avec des moyens policiers, comme de l’écoute électronique, de la filature, des arrestations, des interrogatoires serrés.

2- Une commission d’enquête publique permet le mensonge. Les témoins jouissent d’une immunités, la même qui a permis à l’adéquiste Sylvie Roy de prétendre que des ministres du gouvernement avaient été sur le bateau du désormais célèbre M. Accurso. Elle savait que c’était faux, mais l’immunité permet de dire tout ce que l’on veut.

3- Une commission d’enquête publique permet l’oublie. Rappelons Gomery. Tous ceux qui savaient quelque chose n’ont eu qu’à afficher un large sourire en mentionnant: « je ne me souviens plus ». La commission Gomery a confirmé l’adage: ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent rien. Ainsi, tout ce que l’on retient de Gomery, c’est l’impression que tout le monde était coupable de quelque chose, mais à peu près personne n’a été arrêté.

4- Une commission d’enquête publique, c’est une commission. Une commission, ça n’enquête pas. Ça écoute des témoignages. Vrais comme faux. Ça ne peut rien vérifier. Ce sont des personnages publiques du monde politique qui ne font qu’écouter d’autres personnages publiques et, ultimement, qui écrivent un rapport.

5- Une commission d’enquête publique, ça remplit des pages de journaux, alors qu’une enquête policière, ça remplit des prisons. Rappelons les deux seules grandes commissions d’enquête publique du Québec: la commission Cliche et la commission Gomery. Immense couverture médiatique pendant plusieurs années, mais à peu près personne en prison. 4 pour Gomery, 2 pour Cliche.

6- Une commission d’enquête publique, c’est un spectacle gratuit. Rappelons ceci: des enquêteurs policiers, ça fait peur. Des caméras, ça fait sourire. Les témoins, devant les caméras, se préparent, se mettent beaux, rédigent des déclarations révisées par des professionnels. À l’inverse, les témoins, hors des caméras, devant 3 enquêteurs que ne sourient pas, voient leur mémoire revenir assez vite. Et la police, ça n’aime pas les discours.

7- Une commission d’enquête publique, c’est pour les médias. Ça vend. Parce qu’on entend des soupçons, des doutes, des impressions, des ça-a-l’air-que. Les médias vivent du doute. Or, qui nous rappellent, jour après jour depuis des semaines, que ça prend absolument une commission d’enquête publique pour continuer à vivre ? Les mêmes médias qui ont largement bénéficié de Gomery.

8- Une commission d’enquête publique, ça retarde et ça nuit aux enquêtes policières. Les témoignages à la commission ne peuvent pas être récupérés par la police. C’est illégal. Les témoins jouissent d’une immunité. Alors que, devant la police, on le sait, tout ce que l’on dit peut être retenu contre nous. On ne ment pas, et si on oublie, on risque beaucoup.

Je crois à la police pour enquêter. Je crois aux personnages publiques pour animer le monde publique.

C’est deux mondes.

Un retour, encore et encore…

Publié: 24 novembre 2009 dans Politique politique

Ouf !  Trop de temps à voyager. Je devrais vraiment cesser de travailler et me consacrer uniquement qu’à ce blogue. Mais bon. En attendant la fin du capitalisme, je me vois contraint de payer ces damnées factures. Je suis donc de retour. En fait, je le suis depuis un bon moment, mais vraiment trop occupé pour m’occuper de mes occupations préférées: lire, relire, expliquer et réexpliquer ce qu’on lit et voit partout dans l’actualité.

Tellement de sujets…  ouf.

Tant quà rire du monde...

Tant qu'à rire du monde...

 

François Legault a quitté le PQ et l’Assemblée nationale le 25 juin dernier.  Démotivé et inquiet pour l’avenir du Québec, il en a profité pour nous livrer son « testament politique« , son manuel d’instruction pour un Québec meilleur. Il a d’abord dénoncé le cynisme des gens qui, selon lui, empêche des projets comme la souveraineté. Puis, il a mentionné que nous devions s’attaquer à nos vaches sacrées (aucun exemple). Enfin, il a présenté trois grands constats, suivis de solutions:

  • Premièrement, le Québec est pauvre.  Solution: il faut investir plus en éducation.
  • Deuxièmement, les écoles et les hôpitaux sont inefficaces. Solution: ils doivent être plus performants.
  • Troisièmement, les finances sont en crise. Solution: il faut mettre fin à l’endettement. 

C’est très gentil de nous livrer autant de précieux conseils APRÈS avoir quitté.

Toutefois, parlant de cynisme…

Il faut du culot à la tonne pour donner de tels conseils. Les plus importantes coupures en éducation de toute l’histoire du Québec ont été faites par le gouvernement péquiste. Trop drôle quand on lit ceci, de l’Université Laval, en février 2000, alors que François Legault est ministre de l’Éducation:

Le refinancement du réseau universitaire n’est pas pour demain. Les universités du Québec ne doivent pas s’attendre à recevoir du gouvernement du Parti québécois la « manne providentielle » du réinvestissement (…). RÉPONSE DU MINISTRE LEGAULT: « Les demandes en réinvestissement des universités s’élèvent à 700 millions de dollars. Ce qui voudrait dire que l’on donnerait au moins 400 millions de plus que l’Ontario per capita alors que nous sommes 20 % moins riches par habitant que cette province. Je pense que c’est utopique ».

Résumé: « Désolé pour nos coupures des 4 dernières années, mais comme nous sommes maintenant moins riches qu’ailleurs, on ne va quand même pas réinvestir massivement en éducation ! »

Legault: 0  Cynisme: 1

Les écoles et les hôpitaux sont inefficaces ? Mais F. Legault a non seulement été ministre de l’Éducation, mais il a aussi été ministre de la Santé du gouvernement qui a effectué les plus importantes coupures en santé de l’histoire du Québec ! Celui qui a envoyé 1500 médecins, 4000 infirmières et 1800 infirmières auxiliaires à la retraite – sans compter les milliers de spécialistes dans les écoles – en plus d’avoir bloqué les nouvelles admissions universitaires !! Ça aide un réseau à devenir efficace…

Legault: 0  Cynisme: 2

Il faut mettre fin à l’endettement ? Mais pourquoi avoir travaillé pendant des semaines, en 2006, contre la mise en place du Fonds des générations ? (« Le Fonds des générations, ce n’est que le fonds des illusions«  – Legault 14 novembre 2006)  Mis en place par le gouvernement Charest, ce fonds affecté à la dette a permis au Québec d’obtenir sa plus importante hausse de sa cote de crédit sur les marchés internationaux depuis 1975 (Ironiquement, juste avant l’arrivée du PQ au pouvoir en 1976). Cette hausse a permis de baisser considérablement le service de la dette que l’on paie à chaque année, justement !

Legault: 0  Cynisme: 3

M. Legault, si le cynisme a tué la souveraineté, je comprends maintenant votre départ de la politique !

Désolé pour ce très (trop) long délai sans donner signe de vie.  J’étais, bien au contraire, bien en vie, mais surtout loin d’ici.  Deux voyages coup sur coup, plus loin de la politique que du Québec (mais quand même loin, disons-le).  Il était hors de question d’entretenir un quelconque mot en ne me basant que sur des bribes d’informations, mon principal reproche à quiconque couvrant l’actualité.

J’ai donc suivi l’actualité de loin, mais quelle actualité !!  Mon retour fût donc consacré à une lecture assidue de ces nombreuses nouveautés politiques qu’ont été la fin de la session parlementaire à Québec, le « plan Marois » pour mener à bien les « crises de Parizeau », les élections partielles et l’éclatante victoire du libéral Jean D’Amour, les hauts-et-les-bas du leadership à l’ADQ, le départ de François Legault et ses « constats », les sondages dévastateurs pour Pauline Marois, etc, etc.

J’aborderai donc dans les prochains papiers, avec retard mais malins plaisirs, ces quelques thèmes.

Aïe aïe aïe.

La politique n’arrive pas toujours à la hauteur des attentes qu’on y place. À ce titre, François Bonnardel mérite une minute de notre attention ici.

Il y a quelques jours, lorsque le péquiste François Legault a dénoncé la gestion d’un fonds économique FIER – pour lequel il est d’ailleurs poursuivi pour diffamation, il a fait parler de lui. 

Évidemment, comme d’autres, François Bonnardel a sauté sur l’occasion dès le lendemain pour annoncer lui aussi, des « révélations » sur le même sujet. Champion toute catégorie des attaques improvisées, il a même inspiré le journaliste Antoine Robitaille qui, sur son blogue, lui consacre un volet entier : « les bonnardelleries ».

Avant d’aller plus loin, rappelons que les FIER (créés il y a 3 ou 4 ans) sont des fonds régionaux. Ce sont des citoyens qui investissent leur argent dans des projets économiques, moyennant un soutien de l’État, et doivent s’autofinancer rapidement et rembourser l’État. Ça crée de l’emploi et ça stimule des investissements.

Or, l’adéquiste Bonnardel a décidé de jouer la même carte que le péquiste Legault et de démontrer que certains de ces hommes et femmes d’affaires ont (ou ont déjà eu) des allégeances libérales, et que le gouvernement est libéral aussi. Au Québec, on ne pardonne pas à quelqu’un d’être libéral.

Sauf en Gaspésie, mais c’est trop de détails pour ce texte.

Le problème, c’est qu’en accusant tout le monde à gauche et à droite, il a eu son 15 secondes à la télé, mais il a attaqué tellement de gens qu’il a même fini par attaquer des proches de …l’ADQ ! Oups.

Ces gens ont réagi, on peut comprendre. Même sévèrement (pas d’être associés au Parti libéral, mais de se faire attaquer politiquement par un politicien pour besoin politique de visibilité médiatique)

Suggestion:

M. Bonnardel devrait, pour diminuer les risques de se faire poursuivre lui aussi pour diffamation, attendre encore quelques mois:  Mario Dumont va animer un show d’actualité à TQS et même l’épouse de M. Dumont en animera un autre à TVA. Même si dans les 2 cas, autant TQS que TVA se sont réjouis de la « grande neutralité » de leur 2 nouvelles recrues, je suis certain que le député adéquiste Bonnardel saura bénéficier de quelques invitations à participer à ces émissions (les libéraux, eux, ne risquent pas d’y être trop souvent invités). Ça évitera ainsi à M. Bonnardel de salir n’importe qui pour obtenir son 15 secondes de gloire.

Conspiration 101 :

Sur le même sujet, M. Bonnardel a expliqué ce mardi, comme preuve ultime des complots qu’il dénonce, qu’une transaction entre un FIER de Montréal et une entreprise de Montréal affichait, pour toutes deux, la même adresse: le 1250 René-Lévesque. Ce qu’il a oublié de préciser, c’est que le 1250 René-Lévesque (deuxième plus gros gratte-ciel de Montréal avec 47 étages) abrite entre 150 et 200 entreprises diverses, dont plusieurs bureaux d’avocats. Ça peut surprendre, mais il est probable que des gens d’affaires fassent …des affaires entre eux. Encore plus drôle, puisque M. Bonnardel ne semble pas le savoir, il est commun, normal et habituel que des transactions financières portent l’adresse des bureaux d’avocats qui, au nom des entreprises, ont rempli la paperasse. Beaucoup de transactions à Montréal portent le 1250 René-Lévesque comme adresse. Il ne s’agit pas de conspirations.

Pourquoi s’intéresser à la vérité, si on n’a qu’à l’inventer ?

Misère…