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Pour percer enfin la cuirasse du premier ministre Jean Charest, il aura finalement fallu un tir croisé simultané d’un grand nombre de joueurs à l’aide d’une nouvelle arme terriblement puissante : le doute.

Alors que les attaques publiques contre Jean Charest n’avaient jamais réussi à traverser l’épreuve des faits, ses adversaires ont désormais compris que les médias, en pleine crise de visibilité et de survie, se nourissent beaucoup plus du doute que des faits.

L’ADQ l’avait déjà bien compris, avec ses éternelles insinuations de conspiration contre le père de famille ouvrier de classe moyenne qui se fait avoir par l’immigrant, le fonctionnaire, le gars sur le B.S., le politicien, l’autochtone, le Montréalais, l’anglais, etc.

On a maintenant compris qu’en orientant toutes les accusations et tous les doutes sur une seule personne, on pourrait enfin faire mal. Tous les adversaires se sont retourné, un après l’autre, dans la direction de Jean Charest. En faisant peser tous plein de soupçons sur ses épaules, on a assumé qu’on finirait par l’affaiblir.

Fabriquer du doute

Rappelons-nous de Sylvie Roy, alors chef intérimaire de l’ADQ, qui prétendit à l’Assemblée nationale que Jean Charest « devait sûrement savoir » que trois ministres « auraient, il paraît, été sur le bateau de Tony Acurso, mais je ne sais pas, il paraît que. Je ne l’affirme pas, je questionne… »

Sylvie Roy:

Après trois semaines de manchettes et de controverses, alors qu’on comprenait finalement que rien n’était vrai, on découvrit, plutôt, que le seul politicien à avoir entretenu certains liens avec Acurso, était nul autre que l’ex-chef de L’ADQ lui-même, Mario Dumont. Trois semaines de scandale contre le PLQ, basé sur une fausse rumeur, alors que Dumont, « réel proche d’Acurso », n’en a eu que pour une demi-journée, dans un quotidien Montréalais.

Pensez à Pauline Marois qui, n’ayant jamais réussi à trouver de point faible à Jean Charest, a lancé le week-end dernier de graves accusations en laissant planer le doute qu’il y aurait peut-être un lien entre lui, les constructeurs, les syndicats, son allocation de 75 000$, mais sans rien vraiment affirmer, évidemment, seulement des questions, des doutes. Les médias ont adoré l’idée.

Pauline Marois:

Marc Bellemare, ex-ministre qui n’a pas encore digéré son départ du conseil des ministres en 2004, après un an de service maladroit, profite des doutes lancés pour en décocher à son tour des nouveaux contre Jean Charest. Il nous annonce qu’il « sait plein de choses contre le PLQ et son chef », mais qu’il ne peut rien dire. Il explique que seule une commission publique pourrait lui permettre de raconter ses secrets. La justice, il aime pas trop ça. Il préfère les projecteurs et les caméras plutôt que les enquêteurs policiers. C’est vrai que devant un policier, tout ce qu’on affirme peut être retenu contre nous.

Marc Bellemare:

Les garderies, même histoire. Quelque chose d’illégal ? Non. Pire, les problèmes dénoncés par l’Opposition péquiste, comme l’attribution de permis de garde, remontent en majeure partie à l’époque où le PQ gouvernait ! Pas grave, on lance du doute.

Pendant ce temps, tous les puissants syndicats de fonctionnaires négocient avec le gouvernement Charest. La puissante fédération des médecins de Gaetan Barrette, par exemple, a investit 40 millions $ en publicité contre la gestion du gouvernement (la campagne anonyme « l’expertise a un prix »), sur toutes les télés, radios, journaux et web. Quatre fois ce que le gouvernement investit en pub dans une année complète, tout secteur confondu. Toutes ces négos sont un exercice très douloureux pour tout gouvernement, puisque l’histoire se répète à chaque fois : un grand nombre de « fuites » de sources gouvernementales anonymes, comme la Santé, visent à miner la crédibilité de la gestion du gouvernement. Un gouvernement affaibli négocie toujours moins bien que lorsqu’il est en position de force devant les médias. Alors on doute de nos élus et de leur capacité de gestion.

Dans toutes les attaques, les pratiques demeurent les mêmes : jamais de réels faits, toujours des soupçons. Brillant comme nouvelle approche : les médias adorent.

Pourquoi chercher à trouver des scandales, quand on peut simplement en imaginer ?

Si les journalistes rêvent autant d’une commission d’enquête publique, on le comprend, c’est notamment parce qu’il s’agit de la plus grosse usine à fabrication de « doutes » qui puisse exister. Imaginez : les témoins jouissent d’un privilège inestimable: l’immunité. C’est-à-dire qu’ils bénéficient, entre autres, du droit de mentir. Littéralement.

Imaginez le potentiel.

Je ne parle pas de sondages, mais ils en sont la cause.

Mise à mal par les sondages, Pauline Marois vient de lancer la plus sale des opérations d’attaques personnelles comme rarement on en a vu dans notre histoire politique.

Salissage: dernière chance pour Pauline Marois, avant de démissionner

Après avoir traité Jean Charest, tout au long de la dernière campagne électorale, de menteur, d’impuissant, d’incapable, de malhonnête, voici maintenant qu’elle pousse encore plus loin ses attaques.

Comme le font les républicains, chez nos voisins du sud, dont Karl Rove, stratège de Georges W. Bush, la cheffe du Parti québécois, Pauline Marois, a lancé aujourd’hui de très sales propos au sujet de Jean Charest. Bien au fait que le doute nourri les médias beaucoup mieux que toute certitude, elle l’accuse d’être corrompu. Littéralement.

Karl Rove, nouveau modèle pour les stratèges de Pauline Marois

Comme Geobbels le rappelait à une autre époque, alors qu’il était ministre de la propagande d’Hitler, l’idée de base de la propagande est toujours la même: plus vous criez fort, plus les gens finiront par vous croire. Peu importe ce que vous leur dites.

Il s’agit visiblement de la dernière tentative de Pauline Marois avant de démissionner du Parti québécois. Si avec de telles accusations, elle n’arrive pas à faire mal au Parti libéral du Québec, Gilles Duceppe prendra enfin sa revanche sur Madame.

C’est toutefois dommage, après qu’on ait appris récemment, dans une entrevue exclusive à la PC, qu’elle ne faisait que « jouer un rôle, un personnage » qui était même « contre sa nature profonde » depuis qu’elle fait de la politique, qu’on sache maintenant quel genre de rôle elle entend jouer jusqu’à son départ.

Le Québec a des problème de santé ?

Rappelons d’où ils viennent. En 1997, le gouvernement du PQ, pour régler ses problèmes de gestion, a procédé à la plus importante opération de démantèlement de notre système de Santé. On a, par la suite, parlé de saccage, de grave erreur, de pire décision politique de l’histoire gouvernementale du Québec. Le Québec subira pour longtemps encore cette stupide série de décisions politiques.

Des décisions aux graves conséquences

Rappel des chiffres.

En quelques mois, il y a eu :

  • Fermeture de 7 hôpitaux au Québec
  • Départ forcé de 1 500 médecins
  • Départ forcé de 4 000 infirmières
  • Fermeture des portes aux admissions en médecine (plus bas niveau de notre histoire)
  • Envoi des premiers Québécois se faire soigner aux USA

Pourtant, on se savait une des sociétés les plus vieillissantes de la planète, puisque notre taux de naissances était un des plus bas au monde. Les fermetures d’hôpitaux et les retraites forcées de milliers de médecins et d’infirmières ont été effectuées AVANT que l’impact réel du vieillissement ne se fasse sentir. Aujourd’hui, 13 ans plus tard, nous sommes en plein dedans.

L’an dernier, il y a eu 800 000 admissions de plus aux urgences par rapport à 2002.

Les facultés de médecine ont enfin rouvert leurs portes dès l’arrivée des libéraux au pouvoir, en 2003, si bien qu’à chaque année depuis, c’est le Québec qui a reçu le plus grand nombre de nouveaux étudiants en médecine. Deux fois et demi ce qu’admettaient les facultés sous le règne du PQ.

Mais ça prend une dizaine d’années avant qu’un étudiant ne puisse devenir médecin.

Qu’a répliqué Pauline Marois, en 2008, par rapport à ses décisions de 1997 ?

Je ne regrette rien. Si c’était à refaire, je le referais. Aïe.

Cinq jours plus tard, après beaucoup de pression, elle admettait, finalement, ses regrets.

Mais, malgré que les libéraux injectent 10 milliards de plus en santé, par année, qu’à l’époque du PQ (27 milliards vs 17 milliards), le porte-parole du PQ, Bernard Drainville, reproche au gouvernement de ne pas en faire assez.

Jugeons de l’honnêteté intellectuelle…

Il y a des gens, au Québec, qui ne supportent pas de voir leur premier ministre aller à l’étranger signer des traités politiques et commerciaux. Surtout les plus souverainistes. Comment expliquer une présence du premier ministre du Québec si intense auprès des grands Leaders du monde, alors que nous n’avons pas besoin de quitter le reste du Canada ?

Jean Charest et Nicolas Sarkozy

Depuis 3 ans, Jean Charest explique sur toutes les tribunes qu’il « ouvre un nouvel espace économique pour le Québec ». Qu’en est-il ?

Motifs : nous sommes un petit État qui exporte beaucoup. C’est d’ailleurs ce qui explique notre niveau de vie très élevé par rapport à notre si petite population. Problème actuel : Depuis toujours, 80% de nos exportations sont destinées au marché américain.

Jean Charest veut changer ça. Comment ?

Se tourner vers l’Europe

Il a initié des négociations en vue d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, comme le rapporte cet excellent dossier de l’Actualité, publié en octobre dernier. Rappelons que l’Europe est constituée de 730 millions d’habitants, deux fois et demi la population américaine.

Attirer les meilleurs cerveaux de la planète

Il a signé avec le président français Sarkozy un accord de mobilité des travailleurs (Très brillant, quand on sait que le chômage en France est chroniquement élevé (10% en moyenne, environ 3 millions de Français en recherche d’emplois), alors qu’ici, depuis 3 ans, c’est l’inverse qui arrive (8% de chômage, plus bas qu’ailleurs au Canada, plus bas qu’aux USA). Nos avons du travail à offrir, ils ont des travailleurs français hyper-qualifiés pour nous.

Développer notre grand nord, deux fois gros comme la France

Il a lancé le Plan Nord et développe, au nord du 49e parallèle, le plus important projet de développement de l’histoire du Québec. Déjà, 14 aéroports nordiques sont en chantiers, tout comme deux routes importantes vers des gisements miniers (dont une de diamants).  Il y a aussi le complexe hydro-électrique La Romaine, un des plus gros de la planète. La ministre responsable du Plan Nord et Vice-première ministre, Nathalie Normandeau, a même confirmé cette semaine pour 50 milliards de travaux liés au Plan Nord. Toute cette énergie propre est très, très convoitée ailleurs au pays et chez nos voisins du sud. Les nouvelles lignes d’interconnexion sont installées vers l’Ontario (confirmé en septembre dernier) vers le sud (confirmé en octobre dernier), et vers les provinces de l’Est , dont l’Ile-du-Prince, (le spectaculaire achat d’Énergie NB en novembre, par Hydro-Québec). Définitivement, nous sommes des géants dans le domaine de l’énergie, en plein coeur d’un des plus importants consommateurs d’énergie de la planète: le marché continental américain, au point d’inquiéter nos voisins du sud.

Le Plan Nord est en chantier

Énergie

Près de 25 milliards en chantiers hydroélectriques et éoliens au Québec. On parle du retour des grands projets hydroélectriques, arrêtés depuis le départ de Bourassa. Il faut exporter notre énergie, puisqu’elle est propre, renouvelable, et qu’en vendant cette énergie, on s’enrichit en même temps qu’on aide notre petite planète…

Jean Charest veut exporter notre énergie propre

Est-ce un problème ? Pour ceux qui cherchent à ériger des frontières autour du Québec, que celles-ci soient politiques, linguistiques ou identitaires, je comprends que oui. Mais je ne suis pas d’accord.

Possible que notre premier ministre, le plus parfaitement bilingue nous n’ayons jamais eu, ait un peu trop d’ambitions pour nous, les Québécois.

500 $

Voici l’amende. La plus petite que le Commissaire au lobbyisme puisse imposer. Le dossier est maintenant clos.

Le salissage est un prix à payer en politique

Depuis presque une année, tout a été dit sur Jean D’Amour à cause de cette « enquête » du Commissaire au lobbyisme. Problème: Jean D’Amour, après avoir quitté la mairie, aurait parlé au maire de Rivière-du-Loup au nom de son employeur BPR. Le Commissaire vient de trancher: une seule fois, en février 2009, Jean D’Amour a tout bonnement parlé au maire de la ville pour un dossier, alors qu’il n’aurait pas dû lui parler directement, vu ses anciennes fonctions de maire. Ce dossier n’a même pas abouti.

Pendant une année, on a spéculé le pire, on a joué sur les mots pour le rendre presque criminel. Hier encore, la député péquiste Agnès Maltais associait les mots « Norbourg » et « D’Amour » dans le titre d’un texte très dur, sur son site web (disparu du site aujourd’hui, mais la mention existe encore sur son tweet). Même aujourd’hui, Tommy Chouinard, plutôt que d’admettre que Jean D’Amour est pratiquement blanchi, préfère titrer à la Une, coiffé d’une photo-grimace de Jean D’Amour, Jean D’Amour reconnaît sa culpabilité. Incroyable.

Petite politique. Petite petite politique très sale.

On l’a traîné dans la boue, on a mis tout le monde sur son dos. On a obligé (inutilement) le Directeur générale des élections (DGE) à enquêter sur lui, tout comme l’escouade policière Marteau. En décembre dernier, dans la plus complète indifférence, il a été blanchi par le DGE, et blanchi par l’Opération Marteau du même coup.

Que reste-t-il aujourd’hui ?

Un homme (et une famille) blessé, mais coupable d’avoir osé affronter le Parti québécois. Et les médias.

Le cas de monsieur D’Amour me fascine depuis le début. Depuis l’annonce de sa candidature dans le comté de Rivière-du-Loup, tout a été dit sur lui, au point où même la très souverainiste et ex-députée bloquiste (1994 à 2003) Suzanne Tremblay disait, le 29 avril dernier, à la radio locale CFYX-FM :

« Le PQ fait tout ce qu’il peut maintenant pour salir la réputation de l’autre, parce qu’il pense que c’est sa seule façon de gagner dans Rivière-du-Loup. Même si ça émane du PQ, je peux pas supporter cette approche politique-là, et je suis très surprise que Monsieur Crête ne compte pas sur lui, mais compte plutôt sur le salissage de son adversaire pour gagner dans le comté de Rivière-du-Loup. Et j’espère que la population de Rivière-du-Loup ne sera pas dupe là-dessus ».

Il a été la cible du PQ, de l'ADQ et surtout des médias.

Après tout ce qui a circulé. Après tout ce qu’on a entendu. Après tout ce qu’on a dit de lui, c’est maintenant officiel: Jean D’Amour n’a rien à se reprocher.

Le Directeur général des élections (DGE) le disculpe. L’Opération Marteau le disculpe.

Les enquêteurs de l’Opération Marteau ont envoyé mardi une lettre au Parti libéral expliquant qu’après vérifications, le député de Rivière-du-Loup ne fera pas l’objet d’autres enquêtes. Le Directeur général des élections avait déjà envoyé un message similaire aux instances libérales à la fin novembre, concluant que personne n’avait commis d’infraction à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.

Ce qui est désolant, c’est que la nouvelle sort à ce moment-ci, alors que personne n’écoute les nouvelles, ni ne lit les journaux. Tout le monde prépare Noël sans penser à l’actualité politique. Ce bonhomme-là a passé de bien mauvais moments à se défendre contre tout ceux du PQ et de L’ADQ ont prétendu toute sorte de choses sur lui. Les médias en ont fait de la chaire à canon, sans se soucier vraiment de lui, de sa famille et de ses proches.

Maintenant qu’il est innocenté, qui en parlera ? Est-ce qu’il y aura au moins un ou deux petits articles dans un journal quelconque ? Sachant que les fausses accusations qui planaient sur lui ont fait la Une d’un grand nombre de quotidien et d’ouverture de bulletins de nouvelles ?

Je ne crois pas. Ainsi va la planète Médias.

Comme disait d’autres: Joyeuses fêtes monsieur D’Amour. Vous le méritez bien !

Citons un journaliste du Bas St-Laurent, Gilles Lebel, dans le St-Laurent-Portage: « À la lumière de tout ce qui lui tombe dessus depuis le 22 juin dernier, Jean D’Amour devra apprendre à se méfier des politiciens qui ne sont pas du même bord que lui. Il devra apprendre également à se méfier de ceux avec qui il a déjà fait de la politique et qui se disent ses amis. Il devra se méfier de ceux et celles qui ne seront jamais élus, qui ne veulent pas l’être, mais qui agissent comme s’ils détenaient le pouvoir. »

Sous la table, un jupon dépasse...

J’aime bien ce que Radio-Canada produit régulièrement comme émissions d’affaires publiques. Découverte, Enquête, La Facture, Une heure sur Terre, etc.

Je n’ai pas la chance de pouvoir tout écouter, mais ce que j’écoute, j’aime bien.

À une surprenante exception: Les années Derome, diffusé en décembre 2009.

Véritable plaidoyer en faveur du PQ et de la souveraineté, tout se déroule en fonction d’avant et après 1976 (élection du PQ), et avant et après les deux référendums sur la souveraineté (1980 et 1995).

Le PQ, référence historique de Bernard Derome

Premier invité politique de cette rétrospective des 40 dernières années ? Paul Rose, du FLQ, pour défendre le FLQ.

Puis, au fil des émissions, Claude Charron pour défendre le PQ des années 1970, Pierre-Marc Johnson, pour défendre le PQ des années 1980, Lucien Bouchard, pour défendre le PQ des années 1990.

En guise de contre-partie, les deux « fédéralistes de service » ont été le conservateur Joe Clark, qui parle un français horrible, afin de critiquer les actions du gouvernement fédéral (et libéral) des années 1980 et 1990, et Jérôme Choquette, ancien ministre du PLQ sous Bourassa, pour défendre la loi des mesures de guerre du gouvernement fédéral, en 1970.

Wow. Belle objectivité.

Oh, il y a même eu un Daniel Lemire pour nous expliquer qu’après les années 70 (et le référendum de 1980), les Québécois n’avaient plus de « rêve collectif »…

Depuis un mois, à l’Assemblée nationale, je ne sais pas si on doit parler de scandale, ou de pur salissage.

À l’ordre du jour, trois dossiers problématiques selon le PQ et l’ADQ: la construction, les garderies, les FIERs. Un point commun à chacun de ces dossiers: les dons aux partis politiques.

Toute personne qui donne, qui contribue à la vie démocratique, risque désormais de se faire targuer de tous les maux possibles. Dès que l’on donne au Québec, il est possible de trouver, créer ou inventer des liens de cause à effet. À la lumière des infos du Directeur des élections, il y a 70000 citoyens qui font des dons politiques au Québec.

Pour certains médias, ce ne sont pas 70000 participants au financement populaire, mais plutôt 70000 potentiels « complices » des Partis.

Ces derniers jours, les Partis d’opposition à Québec (PQ et ADQ) font des liens entre ceux qui, dans ces 70000 Québécois, ont contribué à ce type de financement et qui, quelques années plus tôt ou quelques années plus tard, ont pu bénéficier d’un quelconque dollars du gouvernement. Peu importe qu’ils aient contribué à un ou plusieurs Partis.

Le problème du PLQ, c’est que ce Parti est, par ses priorités économiques, plus près du monde des affaires que du monde culturel, comme le PQ par exemple.

Forcément, le monde des affaires est généralement plus apte à financer des organisations, que des artistes, des syndicalistes ou des profs, disons.

Dans le cas de la construction, il y a des enquêtes policières, des escouades, de nouvelles lois, de nouveaux vérificateurs, des lignes téléphoniques de dénonciation. Dire que s’il n’y a pas de commission publique, c’est que l’on veut cacher quelque chose, c’est facile. Rien n’a été reproché aux libéraux de Jean Charest, outre le fait qu’ils préfèrent la police aux commissions publiques.

Dans le cas des garderies, le PQ a fait le tour de toutes les garderies privées du Québec (celles que l’ancien  gouvernement péquiste avait lourdement tabassé avec la nationalisation du réseau des garderies), et ils ont cherché les donateurs parmi les 70 000. Il y en avait. Dans les Laurentides, c’est là qu’il y en avait le plus. Des permis ont été accordés dans cette région, pour ouvrir ces garderies, souvent à la demande des députés péquistes (sur les 14 comtés de la rive-nord de Montréal, un seul comté est libéral). Mais puisque certains administrateurs ont contribué à la caisse du PLQ, les Partis d’opposition dénoncent et parlent de favoritisme. Et oublient de mentionner que seuls les fonctionnaires attribuent les permis d’ouvrir de nouvelles garderies.

Et les fiers ? Les Fonds d’investissements économiques régionaux ont le même problème. Les gens d’affaires (plus souvent libéraux que péquistes) ont investit dans ces fonds. Résultats, on dit que ces fonds sont plus « rouges » que « bleus ». Y a-t-il scandale ? Non. Le Vérificateur général, après ses vérifications d’usage, s’est montré satisfait globalement des fonds et de leur gestion. Il a proposé certains ajustements, et c’est normal. Mais en politique, tout est grossi mille fois. Alors les vérifications du Vérificateur sont désormais des « enquêtes », et ses ajustements, des « graves lacunes et des dénonciations ». Hum.

Conclusion: ne donnez plus !

C’est sur toutes les lèvres: « nous voulons une (commission d’) enquête (publique) ! »

Mais pas sur les miennes.

Pour être franc, je n’y crois pas. Pas du tout, même. Les mots entre parenthèses expliquent mes motifs.

1- Une commission d’enquête publique, ce n’est pas une enquête. Une enquête, une vraie, c’est la police qui la gère. Avec des moyens policiers, comme de l’écoute électronique, de la filature, des arrestations, des interrogatoires serrés.

2- Une commission d’enquête publique permet le mensonge. Les témoins jouissent d’une immunités, la même qui a permis à l’adéquiste Sylvie Roy de prétendre que des ministres du gouvernement avaient été sur le bateau du désormais célèbre M. Accurso. Elle savait que c’était faux, mais l’immunité permet de dire tout ce que l’on veut.

3- Une commission d’enquête publique permet l’oublie. Rappelons Gomery. Tous ceux qui savaient quelque chose n’ont eu qu’à afficher un large sourire en mentionnant: « je ne me souviens plus ». La commission Gomery a confirmé l’adage: ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent rien. Ainsi, tout ce que l’on retient de Gomery, c’est l’impression que tout le monde était coupable de quelque chose, mais à peu près personne n’a été arrêté.

4- Une commission d’enquête publique, c’est une commission. Une commission, ça n’enquête pas. Ça écoute des témoignages. Vrais comme faux. Ça ne peut rien vérifier. Ce sont des personnages publiques du monde politique qui ne font qu’écouter d’autres personnages publiques et, ultimement, qui écrivent un rapport.

5- Une commission d’enquête publique, ça remplit des pages de journaux, alors qu’une enquête policière, ça remplit des prisons. Rappelons les deux seules grandes commissions d’enquête publique du Québec: la commission Cliche et la commission Gomery. Immense couverture médiatique pendant plusieurs années, mais à peu près personne en prison. 4 pour Gomery, 2 pour Cliche.

6- Une commission d’enquête publique, c’est un spectacle gratuit. Rappelons ceci: des enquêteurs policiers, ça fait peur. Des caméras, ça fait sourire. Les témoins, devant les caméras, se préparent, se mettent beaux, rédigent des déclarations révisées par des professionnels. À l’inverse, les témoins, hors des caméras, devant 3 enquêteurs que ne sourient pas, voient leur mémoire revenir assez vite. Et la police, ça n’aime pas les discours.

7- Une commission d’enquête publique, c’est pour les médias. Ça vend. Parce qu’on entend des soupçons, des doutes, des impressions, des ça-a-l’air-que. Les médias vivent du doute. Or, qui nous rappellent, jour après jour depuis des semaines, que ça prend absolument une commission d’enquête publique pour continuer à vivre ? Les mêmes médias qui ont largement bénéficié de Gomery.

8- Une commission d’enquête publique, ça retarde et ça nuit aux enquêtes policières. Les témoignages à la commission ne peuvent pas être récupérés par la police. C’est illégal. Les témoins jouissent d’une immunité. Alors que, devant la police, on le sait, tout ce que l’on dit peut être retenu contre nous. On ne ment pas, et si on oublie, on risque beaucoup.

Je crois à la police pour enquêter. Je crois aux personnages publiques pour animer le monde publique.

C’est deux mondes.

Désolé pour ce très (trop) long délai sans donner signe de vie.  J’étais, bien au contraire, bien en vie, mais surtout loin d’ici.  Deux voyages coup sur coup, plus loin de la politique que du Québec (mais quand même loin, disons-le).  Il était hors de question d’entretenir un quelconque mot en ne me basant que sur des bribes d’informations, mon principal reproche à quiconque couvrant l’actualité.

J’ai donc suivi l’actualité de loin, mais quelle actualité !!  Mon retour fût donc consacré à une lecture assidue de ces nombreuses nouveautés politiques qu’ont été la fin de la session parlementaire à Québec, le « plan Marois » pour mener à bien les « crises de Parizeau », les élections partielles et l’éclatante victoire du libéral Jean D’Amour, les hauts-et-les-bas du leadership à l’ADQ, le départ de François Legault et ses « constats », les sondages dévastateurs pour Pauline Marois, etc, etc.

J’aborderai donc dans les prochains papiers, avec retard mais malins plaisirs, ces quelques thèmes.